lundi 25 mars 2019

La double lutte

 
Par une journée radieuse, alors que je cherche l'œuvre du sculpteur sénégalais Ousmane Sow, une scène comique m'attend rue de Valois dans le cœur du Paris historique. Trois trottinettes trônent devant le Grand Hôtel du Palais Royal, et font ostensiblement tâches. 
Pavé propre sous le soleil printanier. Buissons de buis taillés en boules pour accueillir la clientèle. Un jeune homme au costume impeccable, sûrement le portier de l'établissement de luxe, se hâte de déplacer une première trottinette en toute discrétion. Il se dirige vers le passage Vérité sans enfourcher le véhicule, cela va sans dire. 
Soudain, retentit une alarme liée au verrouillage, bruit aux antipodes du silence feutré que l'homme souhaite préserver. Gêné, il gare la première trottinette dans le renfoncement de la place. Comique de répétition, la même opération se déroule encore deux fois. Les véhicules indésirables se rebiffent. Le portier ne sait plus où se mettre et regagne à la hâte la marquise en fer forgé de l'hôtel.



Sans le savoir, il m'a mené au bronze que je cherchais :  un « Couple de lutteurs corps à corps » (série Nouba) d'Ousmane Sow, inauguré le 20 mars 2019 par la Ville de Paris, soit vingt ans jour pour jour après la rétrospective du pont des Arts.

à suivre...