Il y a quelques années, j'ai écrit cette définition du scriptaire : « Qu'est-ce qu'un scriptaire ?
Doigt, pinceau, brosse, éponge, tous les objets possibles et imaginables, ainsi que
le stylo, un de mes favoris, le crayon, et l'appareil photographique.
Le corps dans bien des cas fait aussi le scriptaire.
Il s'agit donc d'un instrument particulier qui imprime un mouvement, et ce, dans un état d'attention.
Enfin, et c'est peut-être le plus important, le scriptaire permet de tracer ;
ses empreintes mènent à la création en général
et figurent toujours un chemin personnel. »
Depuis, j'ai découvert que, quel que soit le medium, cette réceptivité était d'une extrême fragilité. La préserver, la défendre, ce n'est pas une option ! On peut la comparer à une flamme de bougie soumise à des courants contraires, et j'écris ces mots en pleine tempête Benjamin ;). L'élan créatif est revenu grâce à un nouveau medium qui permet de jouer avec la lumière : l'aquarelle.
Cette technique représente pour moi un
paradoxe fascinant.
Elle nécessite de préserver la clarté dans
un équilibre constamment renouvelé entre couleurs et vide,
à l’instar du Komorebi, mot japonais, qui
évoque un instant volatile où la lumière du soleil traverse délicatement
le feuillage des arbres.
