jeudi 23 octobre 2025

La fragilité de la lumière

 
 
outils de scriptaire

 
Il y a quelques années, j'ai écrit cette définition du scriptaire : « Qu'est-ce qu'un scriptaire ? Doigt, pinceau, brosse, éponge, tous les objets possibles et imaginables, ainsi que le stylo, un de mes favoris, le crayon, et l'appareil photographique. Le corps dans bien des cas fait aussi le scriptaire. Il s'agit donc d'un instrument particulier qui imprime un mouvement, et ce, dans un état d'attention. Enfin, et c'est peut-être le plus important, le scriptaire permet de tracer ; ses empreintes mènent à la création en général et figurent toujours un chemin personnel. »
Depuis, j'ai découvert que, quel que soit le medium, cette réceptivité était d'une extrême fragilité. La préserver, la défendre, ce n'est pas une option ! On peut la comparer à une flamme de bougie soumise à des courants contraires, et j'écris ces  mots en pleine tempête Benjamin ;). L'élan créatif est revenu grâce à un nouveau medium qui permet de jouer avec la lumière  : l'aquarelle. 
Cette technique représente pour moi un paradoxe fascinant. Elle nécessite de préserver la clarté dans un équilibre constamment renouvelé entre couleurs et vide, à l’instar du Komorebi, mot japonais, qui évoque un instant volatile où la lumière du soleil traverse délicatement le feuillage des arbres.