mardi 13 février 2018

Le tunnel et le gruyère

Une idée qui chemine ressemble à une taupe ! Aveugle, elle progresse dans une galerie qu'elle se fabrique elle-même avec une vague intuition au sujet de la direction, sans repère objectif. Le petit animal au pelage si doux avance en grattant la terre, à l'origine de ces tertres si impopulaires auprès des jardiniers. Et l'idée, comment chasse-t-elle les obstacles qui lui barrent la voie ? Je crois qu'elle se construit un tunnel spécifique où elle prévaut sur le reste, l'environnement et d'autres préoccupations. Autrement dit, en cheminant, elle crée du vide autour d'elle afin d'émerger plus tard ou plus loin. 
Des idées peuvent se croiser, se percuter ou se confondre aux croisements, bifurcations et aiguillages de toutes sortes. Un vrai gruyère tentaculaire ! La différence avec la structure d'un réseau ferroviaire réside dans la souplesse inimaginable des idées ; doubles loopings, verticalité, et autres figures acrobatiques, tout est possible et même, l'idée de l'impossible !

Barbara Marshall