Bien sûr que nous souffrons... L'évidence des plaies et des deuils ne s'efface pas des mémoires. Il faut du temps pour pleurer, pour relever la tête, il faut du temps, il faut de l'amour aussi, beaucoup et sous toutes ses formes : messages de sympathie du monde entier, coups de fil des amis et sourires des passants... Il faut tout cela et plus encore, se souvenir des morts et de leur jeunesse, et leur rendre hommage en puisant en nous-mêmes le courage de traverser ensemble ces épreuves. Comme nous savons si bien le faire collectivement, nous réinventerons demain, encore et encore. En attendant de recouvrir nos espoirs et nos rêves, un phare unique balaye le ciel parisien de son faisceau puissant qui nous rappelle la force de la lumière dans les ténèbres. Suivons-le ensemble vers le jour, drapons-le de nos couleurs afin de tourner le dos ensemble à cette nuit folle. J'écris car les mots me manquent aujourd'hui... Humanité, êtres de cœur, d'ici et d'ailleurs, je vous embrasse de Paris, ville meurtrie.
Paris, le 17 novembre 2015
Barbara Marshall